Une cinquantaine de type tumoraux ont été identifiés chez le furet. D'une façon générale, les tumeurs s'observent surtout entre 3 et 5 ans et les mâles sont sensiblement plus atteints que les femelles.
Les tumeurs les plus fréquemment rencontrer sont les insulinomes des cellules B de Langerhans. Les tumeurs surrénaliennes, les lymphomes, les tumeurs cutanées (mastocytomes, épithéliomas, les tumeurs sébacées).
Plusieurs tumeurs sont souvent associées chez le furet, notamment les insulinomes, les tumeurs surrénaliennes et les mastocytomes.
LYMPHOME.
Le lymphome et une tumeur maligne qui se développe à partir des cellules lymphocytaires de l'organisme.
Il représente environ 30 % des tumeurs observées chez le furet. Aussi bien chez le jeune que chez l'adulte.
Le lymphome se traduit par une hypertrophie des nœuds lymphatiques, de la rate ou par un envahissement tumoral de certains organes.
Étiologie.
Le lymphome s'observe a priori sur les furets de tout âge et de tout sexe, surtout entre 2 et 3 ans (lymphome de l'adulte), mais aussi entre 4 mois et 1 an (lymphome du jeune).
Les mâles sont plus très disposés que les femelles (62 % pour les mâles, 38 % pour les femelles).
Divers facteurs suspectés sont à confirmer: une prédisposition génétique (les furets de souche américaine sont prédisposés), stérilisation précoce, longue photopériode en lumière artificielle, aliments industriels, origine virale (un rétrovirus spécifique du furet).
Symptômes.
Sur le jeune furet l'évolution est rapide, elle s'accompagne d'hyperthermie, d'anémie, d'anorexie, d'amaigrissement, de vomissements et de déshydratation.
Sur le furet adulte les signes sont peu spécifiques, ils varient selon la localisation des atteintes lymphoïdes. Au début, il se traduisent par des périodes d'anorexie, d'hyperthermie, d'asthénie, d'amaigrissement, alternées avec des périodes de rémission.
Puis des signes plus ou moins permanents s'installent, variables selon la localisation des atteintes lymphatiques: diarrhées, vomissements, dyspnée, infections respiratoires récurrentes, lymphadénopathie périphérique et viscérales (nœuds lymphatiques mésentériques et médiastinaux), parésie postérieure, splénomégalie. Parfois, des atteintes oculaires ou cutanées sont observées.
Lésions.
Les atteintes les plus fréquents sont par ordre décroissant: les lymphomes multicentriques, les nœuds lymphatiques périphériques (en particulier le nœuds poplité), le nœud lymphatique mésentérique, la rate, le sang périphérique, la peau et les intestins.
La cavité abdominale, le thymus, l'estomac, le foie, le colon, les poumons, la vessie, l'oeil, le palais, le périnée, l'utérus, les reins peuvent également être s reins.
Les lésions consistent en des lymphadénopathies associées ou non à des liaisons neoplastiques (reins, foie, surrénales, estomac, pancréas) et parfois une hématopoïèse clinique extramédullaire isolé.
Diagnostic.
Il est fondée sur:
-l'hématologie: il y a une forte suspicion de lymphome devant:
*une leucocyte élevée (supérieur à 10 000/mm³) associé à un lymphocytose supérieur ou égal à 3500/mm³)
*ou devant une lymphocytose (supérieur à 60 %) sans leucocytose globale.
-les biopsies ganglionnaire, splénique, oculaire, cutanée ou autre selon l'organe atteints: on observe la présence de fortes populations lymphoblastiques. L'examen histologique peut également être réalisé à partir d'un nœud lymphatique prélevé chirurgicalement (noeud lymphatique préscapulaire ou poplité notamment).
-L'imagerie
*la radiographie: elle peut mettre en évidence un épanchement pleural ou abdominal, une adénopathie mésentérique ou médiastinale, des lésions infiltrante superficielles calcifiées.
*l'échographie abdominale et thoracique: elle permet la mise en évidence d'organes ou de nœuds lymphatiques anormalement hypertrophiés. Les cytoponctions et les biopsies échoguidées permettent la confirmation du diagnostic. L'échographie thoracique permet de faire le diagnostic différentiel entre un lymphome médiastinal et une cardiopathie (ou une autre cause d'épanchement thoracique).
Nota Bene: il n'existe pas de marqueur biologique spécifique de la forme du furet. Les résultats de l'examen cytologique (cytoponction, liquide d'épanchement) ou histologique sont déterminants.
Traitements.
Chirurgicale.
La chirurgie est d'une utilisation très réservée.
Elle ne peut s'envisager que sur une masse tumorale isolée, facilement accessible, et dont la chimiothérapie est d'un bon pronostic. La splénectomie est indiquée dans les volumineuses splénomégalies liées à un lymphome, qui engendrent un inconfort manifeste ou une anorexie persistante chez le patient.
Dans tous les cas, la chirurgie suppose que le bilan d'extension et que le bilan hematobiochimique soient corrects.
Médical.
La chimiothérapie peut apporter des périodes de rémission de plusieurs mois, voire de 1 à 2 années. Elle présente un facteur de risque (choc à l'administration du produit, anémie ou aplasie postmédicamenteuse) dont le propriétaire doit être averti.
La chimiothérapie est susceptible de donner un bon résultat dans les atteintes primitives des nœuds lymphatiques périphériques, du médiastin, de la peau et de la rate.
Elle risque en revanche d'être inefficace ou décevante dans les cas suivants: *présence d'une maladie systémique intercurrente (mycobactériose, maladie aléoutienne, entérite catarrhale épizootique...)
*traitement antérieur sur une longue période de plusieurs semaines avec des corticoïdes
*lymphome de la région buccale ou périnéale
*lymphome multicentrique étendu à plusieurs organes abdominaux.
Plusieurs protocoles de traitement chimiothérapique sont proposés.
Ils associent la prednisolone, la vincristine, le cyclophosphamide ou d'autres molécules (asparaginase, doxorubicine, méthotrexate...).
Un bilan hématobiochimique du furet doit être effectué avant chaque séance.
À défaut d'acceptation du traitement chimiothérapie, un traitement palliatif est mis en place : prednisone, viscum album, vitamine C, aliment énergétique type féline a/d, Oxbow Carnivore care.
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