Cette maladie appelée aussi, diarrhée verte, entérite à coronavirus, Green Slime Disease par les anglo-saxons est de description assez récente (Williams, Kiupel, West et al, 1993).
Il s'agit d'une entérite virale contagieuse dont l'agent causal et un coronavirus.
Son apparition est très brutale.
En quelques heures, un furet jusque-là en très bonne santé présente une perte d'appétit, un état d'abattement et une grande faiblesse.
Une diarrhée très liquide, souvent d'une coloration verte très particulière apparaît rapidement, conduisant à une déshydratation aiguë. Il faut conduire votre furet rapidement chez votre vétérinaire, pour qu'il soit hospitalisé et réhydraté. Même si l'issue peut-être fatale chez les animaux âgés ou affaiblis par une autre maladie. Le furet quand il est bien soigné, se rétablit en général en 3 à 5 jours. Il retrouve un comportement, un appétit et un poids normal en moins d'une semaine mais il peut cependant présenter des selles molles et granuleuses pendant plusieurs mois.
Attention toutefois au diagnostic actif: toute diarrhée verte n'est pas forcément signe de ECE.
Scénario classique de cette maladie:
apparence brutale d'une diarrhée verte chez un furet vivant jusque-là en bonne santé dans un foyer où l'on vient d'introduire un jeune fureton.
Trois jours après l'arrivée du jeune, l'adulte développe les symptômes alors que le jeune demeure en pleine forme.
Ceci s'explique par le fait que le jeune est porteur sain de l'agent infectieux qu'il a contracté auprès des autres furets de l'élevage ou de l'animalerie: il a développé une immunité qui lui permet de résister, alors que l'autre furet vivant en milieu clos et protégé n'a pas les mêmes défenses. (Attention cependant, le stress de l'arrivée d'un nouveau congénère peut aussi déclencher une diarrhée, qui n'est pas forcément virale).
On a longtemps soupçonné une origine infectieuse à cette maladie, sans pour autant réussir à connaître l'agent responsable.
En mai 2006, un Coronavirus spécifique du furet a finalement été identifié dans les selles des animaux atteints.
Symptômes:
Après une incubation de 48 à 72 heures, le furet malade présente des signes digestifs peu caractéristiques (hyperthermie, abattement marqué, anorexie, vomissements conduisant à une déshydratation intense), mais en revanche, une diarrhée caractéristique profuse, de couleur verte (parfois jaune, voire rouge foncé à noire), liquide à mucoïde.
Une adénite mésentérique douloureuse à la palpation est fréquente.
Les examens radiologiques révèle la présence également fréquente d'un iléus intestinale important.
L'intensité des symptômes est variable.
L'affection peut passer inaperçu chez les jeunes sujets ou être très sévère chez les individus âgés.
La morbidité est élevé, mais la mortalité semble faible.
L'épisode aigu peut-être suivi d'un amaigrissement chronique et de diarrhée intermittente. La présence dans les selles de granulations évoquant des graines pour oiseaux, une baisse de l'état général et une hypertrophie du nœud lymphatique mésentérique parfois considérable sont alors très évocateurs de l'ECE.
Diagnostic.
Il n'y a pas de marqueur biologique disponible actuellement.
Le diagnostic peut-être posé à partir de données:
-Clinique et épidémiologique:
Cependant, une diarrhée verte ne doit pas systématiquement faire conclure à une ECE.
Les diarrhées vertes (présence de biliverdine) peuvent avoir d'autres causes (corps étranger, colite proliférative, colite inflammatoire).
-Hematobiochimique:
Modifications non spécifiques (anémie, hypergammaglobulinémie, SGPT).
-Radiologiques:
Présence fréquente d'un iléus intestinal important en phase aiguë.
-Détection du virus en microscopie électronique, en phase aiguë.
-Histologiques à la faveur de biopsies intestinales.
-Test ELISA et test PCR à partir des selles:
C'est tests utilisables aux États-Unis ne sont pas disponibles en France.
Les tests utilisés dans les diagnostics de la péritonite infectieuse féline non aucune valeur chez le furet.
Traitement.
Le traitement mise en œuvre en phase aiguë est celui d'une entérite ou gastro-entérite aiguë:
-Réhydratation intensive par voie intraveineuse dans les cas graves (soluté d'entretien 100 ml/kg/24 heures, auquel il faut adjoindre les besoins liés à la déshydratation).
-Bromure de prifinium (Prifinial) 0.5ml/3 kg en sous-cutanée, intramusculaire ou intraveineuse.
-Antibiothérapie à large spectre pour prévenir les complications bactériennes: amoxicilline 20 - 40 mg/kilo/12 heures q 7-10 j, métronidazole (Flagyl) 20 mg/kilo/12 heures et q 7-10 j.
-Pansements intestinaux (Kaomycine).
-Gavage forcé en cas d'anorexie: Fortol, Nergycare, Hill's a/d 4 à 4 fois par jour.
(Photo du net).
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